Essola L1, Ifoudji Makao A1, Gnigone P2, Bitégué L1, Manga F1, Nanga Etong ML1, Sima Zué A1
1. Service de réanimation du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL)
2. Service de neurologie du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville
Auteur correspondant : Essola Laurence ; B.P: 7919 Libreville/Gabon ; tél : 00 (241) 77 42 62 38
E-mail : laurenceessola@yahoo.fr
Résumé
Introduction : les séquelles de l’infection à COVID-19 sont hétérogènes et handicapantes aussi bien dans le milieu professionnel que social. L’objectif était d’étudier le retentissement psycho-affectif du COVID-long chez les patients ayant séjourné en réanimation COVID au CHUL lors de la deuxième vague.
Patients et méthode : il s’agissait d’une étude observationnelle réalisée sur 10 mois comprenant un volet rétrospectif et descriptif de novembre 2020 à juillet 2021 avec étude des dossiers des patients survivants et un volet prospectif, descriptif et analytique consistant en une enquête en février 2022. En rétrospectif, les données sociodémographiques, cliniques et paracliniques étaient étudiées. En prospectif, les groupe A (patients COVID-long) et groupe B (patients guéris) étaient comparés afin de déterminer les facteurs de risque de COVID-long. Dans le groupe A, les symptômes persistants ou résurgents, les séquelles psycho-affectives et leur retentissement sur la qualité de vie étaient étudiés.
Les échelles HAD, SPRINT et SF-12 étaient utilisées.
Résultats : Sur 62 patients (61,4%) survivant à l’infection à SARS-CoV2, 48 patients (47,5%) étaient inclus. Vingt-huit d’entre eux (58,3%) présentaient un COVID-long. Le principal symptôme persistant était la dyspnée (n=16 ; 57,1%) et le symptôme résurgent était l’asthénie (n=2 ; 7,1%). Etaient associés à la survenue de séquelles, une atteinte pulmonaire critique (OR : 9 [ 1,3-60,6], p=0,03), des D-Dimères≥ 3000ng/ (OR : 2,3 [ 0,5-34,2], p=0,05). Dix-neuf patients (67,9%) avaient des séquelles psycho-affectives. Pour 15 patients (78,9%), il s’agissait des troubles anxieux avec un score HAD moyen de 14,6±11,1. L’altération de la qualité de vie concernait aussi bien la dimension physique avec un PCS-12 moyen de 48,7±24,6 que la mentale avec un MCS-12 moyen de 37,6 ± 17.
Conclusion : les séquelles psycho-affectives altèrent significativement la qualité de vie, d’où la nécessité d’un suivi psychologique des patients.
Mots-clés : COVID-long, Séquelle psycho-affective, HAD, Anxiété
Summary
Introduction: The sequelae of COVID-19 infection are heterogeneous and disabling in both the professional and social spheres. The objective was to study the psycho-emotional impact of COVID-long in patients who stayed in COVID intensive care at the CHUL during the second wave.
Patients and method: this was a 10-month observational study with a retrospective and descriptive component from November 2020 to July 2021 with a review of surviving patient records and a prospective, descriptive and analytical component consisting of a survey in February 2022. Retrospectively, sociodemographic, clinical and paraclinical data were studied. Prospectively, group A (COVID-long patients) and group B (recovered patients) were compared to determine risk factors for COVID-long. In group A, persistent or re-emerging symptoms, psycho-affective sequelae and their impact on quality of life were studied. HAD, SPRINT and SF-12 scales were used.
Results: Of 62 patients (61.4%) surviving SARS-CoV2 infection, 48 patients (47.5%) were included. Twenty-eight of them (58.3%) had COVID-long. The main persistent symptom was dyspnoea (n=16; 57.1%) and the resurgent symptom was asthenia (n=2 ; 7,1%). Critical lung involvement (OR : 9 [ 1,3-60,6], p=0,03), des D-Dimères≥ 3000ng/L (OR: 2.3 [0.5-34.2], p=0.05] were associated with sequelae. Nineteen patients (67.9%) had psycho-affective sequelae. For 15 patients (78.9%), these were anxiety disorders with an average HAD score of 14.6±11.1. The impairment of quality of life concerned both the physical dimension with an average PCS-12 of 48.7±24.6 and the mental dimension with an average MCS-12 of 37.6±17.
Conclusion: Psycho-affective sequelae significantly impair quality of life, hence the need for psychological followup of patients.
Key words: COVID-long, Psycho-affective sequelae, HAH, Anxiety